En dialogue avec la série de fresques « Les Effets du bon et du mauvais gouvernement », véritable propagande politique
par les images, peinte par Ambrogio Lorenzetti en 1338 à la demande du gouvernement communal de Sienne, Gaëlle Bourges (chorégraphe) et Jeanne Lazarus (sociologue) passeront au crible les morales de l’argent que les candidats mettent en avant dans leur discours de campagne en vue des élections présidentielles. Gaëlle Bourges continue ainsi son travail de mise à la question des représentations à l’aune des images anciennes (dans la fresque de Lorenzetti, le thème de la redistribution des richesses et du bien commun) en rencontrant ici la recherche de Jeanne Lazarus sur l’argent et les banques.

 

Le travail de GAËLLE BOURGES témoigne d’une inclination prononcée pour les références à l’histoire de l’art, et d’un rapport critique à l’histoire des représentations : elle signe, entre autres, le triptyque Vider Vénus (une digression sur les nus féminins dans la peinture occidentale), A mon seul désir (sur la figure de la virginité dans la tapisserie de La Dame à la licorne), et Lascaux (sur la découverte de la grotte éponyme). Elle travaille actuellement sur une nouvelle pièce, Conjurer la peur, d’après la série de fresques « Les Effets du bon et du mauvais gouvernement », peinte par Ambrogio Lorenzetti dans le palais public de Sienne.

JEANNE LAZARUS est chercheuse au CNRS, membre du centre de sociologie des organisations à Sciences Po.
Elle est l’auteure de L’Epreuve de l’argent, banques, banquiers, clients (Calmann-Levy, 2012), dans lequel elle décrit les relations entre les banques et leurs clients, et les usages nouveaux de l’argent produits par le développement du crédit ou l’utilisation des cartes bancaires.
Ses recherches actuelles sur les politiques françaises « d’inclusion bancaire » et de surendettement s’intéressent aux transformations de la société française, et en particulier l’effritement d la classe moyenne.