Massimo Furlan a une formation de plasticien, il a pratiqué pendant plusieurs années la peinture et
le dessin et a exposé dans le circuit des galeries d’art contemporain et des musées. Il a également été scénographe pour plusieurs metteurs en scènes et chorégraphes avant de devenir metteur en scène et de créer sa compagnie en 2003, Numero23Prod. Son travail scénique développe un langage visuel et performatif lié à la peinture, à l’installation, au cinéma, et à la vidéo.

La démarche de Furlan s’articule d’une part autour de la composition d’images en mouvements, qui prennent place sur des scènes théâtrales et d’autre part autour de formes plus performatives, dans des espaces publics ou non dévolus au théâtre. Les images des différentes créations scéniques de Massimo Furlan sont traversées et habitées par des acteurs qui se révèlent avant tout par leurs gestes.

Contrairement à la scène dramatique et au processus de la construction du rôle, ici ce sont des figures sans psychologie et la plupart du temps muettes. La parole, si elle intervient, est la plupart du temps portée non par des acteurs mais par des anthropologues, historiens ou philosophes, qui transmettent, dans un cadre donné et souvent sous une identité de fiction, des perspectives théoriques: ainsi Bastien Gallet, Marc Augé et Serge Margel dans 1973, sous des identités variées liées à l’édition de l’Eurovision de la chanson, ou Pierre-Olivier Dittmar sous les traits de la poupée ventriloque dans Un Jour. Une grande part de la recherche de Massimo Furlan repose sur le développement d’un travail performatif. Des performances qui mettent en jeu la question du corps, de l’action, du temps, de la parol. Ces actions prennent souvent place dans des lieux non dévolus au théâtre, dans des espaces publics – parc, stade de football, salle de sport, aéroport, tunnel, gare.

Au coeur de ses performances, la dimension du faire, de la littéralité de l’action et de la puissance de l’événement sont centrales. L’artiste engage une démarche, un processus qui va de l’élaboration, de l’énonciation de l’idée à son effectuation. Ce qui donne à sa recherche une dimension à la fois conceptuelle et concrète. Le travail de mise en oeuvre d’une action simple est en réalité colossal, et c’est ce travail là qui implique le plus de temps, d’énergie, de combat: par exemple, obtenir de Parc des Princes à Paris pour jouer la performance Numéro 10, gagner la confiance du directeur de l’aéroport de Genève pour courir sur la piste de décollage, recevoir l’autorisation de faire fermer le tunnel du St Bernard, le temps de le traverser au pas de course. Les performances engagent une
forte dimension d’expérimentation, elles laissent place à l’imprévisible, l’accident. Elles mettent en jeu la question du temps et de la durée: certaines sont extrêmement brèves (quelques minutes), d’autres durent plusieurs heures. Elles proposent avant tout du temps à vivre.

 

Cette année dans Chahuts
13, 14, 15 juin – 21h30/22h/23h30/Minuit – Ponton de la cité du vin